Comment faciliter le collier élisabéthain (ou collerette) chez le chat
Un collier élisabéthain ou collerette est souvent utilisé lorsqu'un chat se gratte mais il peut aussi nuire au bien-être de l’animal.
Numéro du magazine 31.1 Autre scientifique
Publié 09/09/2021
Aussi disponible en Deutsch , Italiano , Português , Română , Español , English , ภาษาไทย , 한국어 et Українська
Faire le diagnostic différentiel et traiter des lésions cutanées sur le nez d’un chat peut être difficile; Christina Gentry nous montre comment procéder logiquement.
Les lésions du planum nasal chez le chat peuvent être isolées ou accompagnées d’autres lésions cutanées.
La présence ou l’absence d’autres lésions aident à préciser le diagnostic différentiel.
Des frottis cytologiques et des biopsies sont les moyens diagnostiques le plus fréquemment utilisés.
Les maladies à médiation immunitaire, infectieuses et paranéoplasiques peuvent entraîner des signes systémiques, comme de l’apathie et une diminution de l’appétit.
Les lésions du nez et du chanfrein sont rares ou peu fréquentes chez les chats. Certaines touchent à la fois les zones glabres (planum nasal et philtrum nasal) et le chanfrein poilu, tandis que d’autres n’affectent que le planum nasal.
Diverses causes peuvent entraîner des lésions nasales, notamment néoplasiques, parasitaires, immunitaires, infectieuses, génétiques, environnementales et idiopathiques. Les affections du planum nasal peuvent aussi gagner la peau périphérique ou toucher des zones distantes.
L’objectif de cet article est de passer brièvement en revue la pathogénie, le diagnostic, les options thérapeutiques et le pronostic des affections que le praticien est susceptible de rencontrer, sur la base de la cause sous-jacente.
Le carcinome épidermoïde (CE), ou carcinome à cellules squameuses, est un cancer fréquent chez le chat : il représente environ 15 % de tous les cancers cutanés félins 1. La plupart des CE se développent sur la face, en particulier dans les zones peu poilues : extrémités des oreilles, chanfrein, paupières et planum nasal (Figure 1). La pathogénie implique une exposition chronique aux rayons UV : les chats blancs ou clairs sont plus à risque car une quantité plus importante de rayons UVB atteint la surface de la peau 2. Les lésions qui se développent initialement – pouvant ressembler de prime abord à une plaie de grattage ou traumatique qui ne cicatrise pas 3 – sont la kératose actinique (lésions précancéreuses dues à une exposition chronique au soleil), puis le carcinome épidermoïde in situ, suivi du carcinome épidermoïde.
Une combinaison de lésions peuvent être présentes mais il s’agit en général d’une inflammation croûteuse, recouvrant une peau érythémateuse, alopécique et érodée 3 ; la taille des lésions varie de quelques millimètres à quelques centimètres de diamètre. Les zones touchées peuvent être déprimées et les croûtes hémorragiques, avec parfois des masses papillaires ou fongiformes présentes dans les cas les plus avancés.
Le diagnostic s’appuie généralement sur la biopsie ou l’excision. La technique de biopsie au trépan (« biopsy-punch ») (Encadré 1) peut être utilisée pour le planum nasal, tandis qu’une biopsie des marges ou par rasage sera plus adaptée sur les extrémités des oreilles. Comme les lésions affectent l’épiderme, l’aspiration à l’aiguille fine n’aide pas beaucoup à diagnostiquer les petites lésions. L’histopathologie d’un CE bien différencié montre des travées et des îlots de cellules épidermiques s’enfonçant dans le derme. Dans ces lésions, des kératinocytes d’apparence basale sont en périphérie ; la différenciation s’effectue progressivement et, au centre des lésions, on trouve des cellules épidermiques kératinisées. Ces cellules épidermiques forment des « perles » de kératine que l’on trouve au centre des îlots épidermiques néoplasiques 3.
|
Les CE de la face ont peu tendance à métastaser 4 et la plupart des traitements sont ciblés sur les lésions locales. La stadification est recommandée avant le traitement, en incluant des analyses sanguines, une aspiration des ganglions lymphatiques locaux et des radiographies du thorax. Les options thérapeutiques d’un CE facial comprennent la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie intralésionnelle. L’excision chirurgicale est recommandée pour la plupart des CE affectant la face 4 bien que l’ablation chirurgicale de tumeurs importantes sur le planum nasal puisse défigurer le chat. La radiothérapie est alors recommandée : elle s’appuie sur la curiethérapie au strontium 90 pour les tumeurs situées à moins de 3 mm de profondeur et sur la radiothérapie pour les lésions plus profondes 5. Le pronostic a tendance à être bon pour les petites lésions qui peuvent disparaître complètement. Cette thérapie sur les petites lésions peut augmenter significativement la durée de rémission (de quelques mois à quelques années) 5. Les lésions plus invasives ont un taux de récidive plus rapide.
L’alopécie paranéoplasique est un syndrome rare surtout observé chez le chat. La pathogénie sous-jacente n’est pas entièrement comprise mais presque tous les cas sont secondaires à une tumeur maligne du pancréas, de l’intestin, du foie ou des voies biliaires 6. Les symptômes généraux incluent une apathie, une perte de poids et d’appétit chez un chat âgé, en bonne santé jusque-là. Les signes cutanés peuvent être impressionnants : une perte rapide de poils qui deviennent faciles à épiler, d’abord sur le ventre, puis sur les membres et la face. La peau sous-jacente est lisse, avec présence parfois d’une sécrétion brune due à une dermatite secondaire à Malassezia 7. Les coussinets et le planum nasal sont brillants et lisses, tandis que le chanfrein peut être alopécique.
Le pronostic est généralement sombre car les ganglions lymphatiques, le foie et les poumons présentent en général des métastases avant qu’apparaissent l’alopécie et les anomalies épidermiques sur le planum nasal 67. Des soins palliatifs ou l’euthanasie sont recommandés dans la plupart des cas où l’intervention chirurgicale a peu de chances d’être curative.
Christina M. Gentry
L’hypersensibilité aux piqûres de moustiques est surtout fréquente chez les chats d’extérieur à pelage foncé, pendant les mois d’été et sous certains climats chauds, comme dans le sud des États-Unis et dans les pays méditerranéens. Les chats vivant à l’intérieur sont rarement touchés. On considère qu’il s’agit d’une hypersensibilité de type 1, mais qui présente aussi les caractéristiques d’une hypersensibilité de type 4. Chez certains chats affectés, la formation de papules peut commencer dans les 20 minutes suivant la piqûre 8. Une dermatite miliaire et parfois un granulome éosinophilique sont observés sur le chanfrein, les extrémités des oreilles et les coussinets plantaires (Figure 2). Ces lésions peuvent devenir croûteuses, érosives, avec des excoriations liées au prurit. Chez les chats le plus gravement atteints, les lésions s’étendent au planum nasal à partir du chanfrein et une lymphadénopathie régionale peut être présente 89.
Le diagnostic de cette affection est souvent fait sur la base de l’historique et de l’examen clinique. Une biopsie peut être envisagée dans les cas plus graves où une dermatite liée à un pemphigus foliacé ou à une herpèsvirose est envisagée. Un frottis cytologique est recommandé pour rechercher la présence d’une infection bactérienne secondaire ; en l’absence d’infection, il mettra souvent en évidence des éosinophiles, les autres types de cellules étant moins fréquents. Lors d’hypersensibilité aux piqûres de moustiques, l’histopathologie révèle généralement une inflammation éosinophilique marquée, surmontée de croûtes, et un exsudat sérique. Il peut être difficile de distinguer cette maladie d’autres maladies cutanées éosinophiliques chez le chat, ou d’une herpèsvirose cutanée si les corps d’inclusion viraux restent invisibles 9.
Pour que le traitement soit efficace, il faut traiter l’inflammation aiguë, et l’infection secondaire si elle est présente, tout en tentant de prévenir les piqûres de moustiques. Les corticoïdes à action rapide par voie orale ou injectable, à des doses anti-inflammatoires moyennes ou élevées (1 à 2 mg/kg par jour), sont les plus susceptibles d’être efficaces pour contrôler l’inflammation 8. Le traitement peut n’être nécessaire que pendant 2 à 4 semaines si l’on arrive à prévenir ensuite les piqûres, mais il devra sans doute être poursuivi pendant toute la saison d’activité des moustiques si l’environnement n’est pas modifiable (par exemple, chez les chats de ferme).
La meilleure stratégie consiste à éviter les piqûres en gardant le chat à l’intérieur pendant les heures et les périodes d’activité des moustiques, en supprimant les sources d’eau stagnante favorables aux larves de moustiques, en enlevant les buissons et les herbes hautes près des points d’eau et en utilisant des répulsifs 8. Des répulsifs topiques peuvent être utilisés si le chat ne peut pas être gardé à l’intérieur mais leur efficacité est variable et ils doivent être si possible appliqués quotidiennement. Les produits à base de perméthrine (spécialement formulés pour les chats), de citronnelle, d’huile de neem ou d’huile essentielle de cataire peuvent également être utilisés bien qu’il faille évaluer le risque toxique 8. Selon l’expérience anecdotique de l’auteur, les préparations à base d’icaridine peuvent être efficaces pendant plusieurs heures lorsqu’elles sont appliquées sur le dos et les oreilles du chat.
Le pronostic est excellent pour les chats qui peuvent être hébergés à l’intérieur mais il est seulement moyen à bon quand des changements environnementaux significatifs ne sont pas mis en œuvre.
Le pemphigus foliacé (PF) est la maladie cutanée à médiation immunitaire la plus fréquente chez le chat 10, bien qu’elle soit globalement rare dans la population féline. Le PF affecte les jonctions desmosomales entre les cellules épidermiques les plus superficielles. Cette attaque entraîne la séparation des cellules épidermiques superficielles avant qu’elles n’atteignent le stade de kératinocytes anucléés. La plupart des cas sont idiopathiques même si certains sont d’origine iatrogène 11. Les chats touchés sont en général d’âge moyen mais les chats de tout âge, même les chatons, peuvent développer la maladie.
Les lésions de PF sont le plus souvent observées sur la surface concave des pavillons, sur la face, le chanfrein et le planum nasal (Figure 3) ; jusqu’à 50 % des chats présentent des lésions du planum nasal (Figure 4) 1112. Les animaux affectés peuvent également présenter des lésions autour de la papille mammaire, sur les coussinets, les replis unguéaux et la peau poilue 11. Certains chats présentent surtout des lésions de la face, d’autres simplement au niveau des coussinets et des replis unguéaux, tandis que chez d’autres encore, les lésions concernent plusieurs régions. Les lésions primaires correspondent à des pustules jaunes qui englobent plusieurs follicules pileux et qui donnent ensuite des croûtes jaunes annulaires, avec éventuellement une érosion sous-jacente. La perte de l’aspect pavimenteux normal peut être observée sur le planum nasal et les coussinets plantaires affectés, et les replis unguéaux peuvent présenter un écoulement épais et purulent, jaune ou parfois vert, à partir de la base des griffes. Le PF entraîne un prurit variable mais l’automutilation peut modifier l’apparence des lésions, en particulier sur la face et les oreilles. Les chats affectés sont parfois fiévreux, apathiques et manquent d’appétit.
Le diagnostic initial doit inclure un frottis cytologique des lésions, soit en rompant une pustule, soit en soulevant une croûte. La cytologie montrera principalement des neutrophiles non dégénérés et un nombre variable de kératinocytes acantholytiques ; il s’agit de kératinocytes à noyau arrondi dont les jonctions desmosomes ont disparu et qui apparaissent bleus à la coloration habituelle. Une culture sur DMT (dermatophyte test medium), un examen à la lampe de Wood et un raclage cutané peuvent être conseillés pour exclure une dermatophytose ou des ectoparasites (Demodex cati et Notoedres cati). Un bilan sanguin pourra révéler une leucocytose et une hyperglobulinémie 13.
La biopsie est recommandée pour un diagnostic définitif mais, comme les lésions caractéristiques (c’est-à-dire les pustules neutrophiles avec des kératinocytes acantholytiques) sont de nature superficielle, les sites à biopsier ne doivent pas être tondus, rasés ou frottés, car le prélèvement serait altéré. L’histopathologie montrera des lésions croûteuses neutrophiliques ; les infiltrats dans l’épiderme et le derme superficiel sont principalement neutrophiliques, ou à la fois neutrophiliques et éosinophiliques 14. Les pustules peuvent présenter un infiltrat à prédominance neutrophile ou éosinophile avec des kératinocytes acantholytiques, seuls ou en série ; les follicules pileux peuvent également être affectés (Figure 5) 14.
Les corticostéroïdes constituent la principale option thérapeutique, la monothérapie étant efficace chez de nombreux chats. En induction, des doses de 2 à 6 mg/kg PO par jour de prednisolone ont été utilisées mais 2 à 3 mg/kg par jour suffisent chez la plupart des patients 12. Le traitement oral est préférable et probablement plus efficace que des corticostéroïdes injectables à longue durée d’action, bien qu’on puisse faire une exception pour les patients difficiles à traiter. Une rémission est généralement obtenue en 2 à 8 semaines mais la majorité des patients a besoin d’un traitement à vie. Une fois la rémission observée, la posologie du traitement sera réduite d’environ 25 % toutes les 2 ou 3 semaines, jusqu’à ce que le traitement devienne inutile ou qu’une récidive soit constatée.
Des immunomodulateurs doivent aussi être envisagés car le PF félin est une maladie sur le long terme et les corticostéroïdes entraînent potentiellement des effets indésirables : prise de poids, diabète sucré et augmentation du risque d’infections virales des voies respiratoires supérieures. La cyclosporine micronisée, sous forme liquide ou en gélules, à raison de 5-7 mg/kg par jour, peut être utilisée pour réduire (et dans certains cas éliminer) les besoins en corticostéroïdes. Dans certains cas, un traitement 2 ou 3 jours par semaine suffit 15. Le chlorambucil peut être envisagé dans les cas réfractaires à la cyclosporine micronisée, si le patient présente des effets secondaires digestifs importants dus au médicament et s’il y a lieu de craindre les effets indésirables des corticostéroïdes à long terme 15. L’azathioprine n’est pas recommandée chez les chats en raison du risque d’aplasie de la moelle osseuse 15. Le pronostic est bon pour la plupart des chats s’ils tolèrent bien les médicaments par voie orale et s’ils ne développent pas d’effets indésirables liés aux corticostéroïdes 11.
Christina M. Gentry
La dermatite herpétique féline est une forme clinique rarement rencontrée chez le chat lors d’infection par le virus herpès félin de type 1 (FHV-1). Ce virus est un agent pathogène commun qui affecte les voies respiratoires supérieures et provoque fréquemment une rhinotrachéite et une conjonctivite auto-limitantes. Chez la majorité des chats, les signes respiratoires disparaissent, mais le virus reste latent dans les ganglions trigéminés 16. Les chats qui développent des lésions cutanées présentent parfois des antécédents d’infection des voies respiratoires supérieures, de traitement par les corticostéroïdes ou des facteurs de stress avant le développement des lésions ; les chats adultes sont plus souvent touchés que les chatons. Les lésions cutanées sont des vésicules, des érosions et des ulcérations de la face avec des croûtes superposées. Le chanfrein, le planum nasal, le museau et la région péri-oculaire peuvent être touchés mais des ulcérations peuvent aussi se développer sur tout le corps 17.
L’historique et l’examen clinique feront suspecter cette affection, en particulier si des signes respiratoires supérieurs sont présents simultanément. Une biopsie est fortement recommandée pour un diagnostic définitif. L’infection par le FHV-1 peut ressembler à une dermatite par piqûre de moustique, au pemphigus foliacé, à un granulome éosinophilique ou à un érythème polymorphe, selon l’importance des croûtes et de l’automutilation L’histopathologie révèle une nécrose de l’épiderme qui peut atteindre le derme. L’exsudat et la formation de croûtes sont considérables, un infiltrat éosinophilique important étant plus fréquemment observé qu’un infiltrat neutrophilique 9. La présence de corps d’inclusion intranucléaires dans les kératinocytes ou les cellules géantes permet le diagnostic mais ne sera pas détectée dans tous les cas. Un test PCR du tissu affecté ou l’immunohistochimie peuvent être nécessaires si des corps d’inclusion ne sont pas trouvés dans l’échantillon. Une étude récente a démontré la fiabilité de l’hybridation in situ (« RNA scope® ») pour diagnostiquer le FHV-1 sur des tissus fixés au formol et inclus dans la paraffine 18.
Il convient de noter qu’un test PCR des lésions respiratoires ou oculaires ne peut pas confirmer ou exclure l’herpès virus cutané, bien qu’il puisse aider à diagnostiquer la cause d’une maladie des voies respiratoires supérieures concomitante.
Le traitement dépend de la gravité de l’affection ; des antiviraux oraux et topiques, l’interféron oméga et l’imiquimod ont tous été recommandés 1619. Si le chat affecté reçoit des corticostéroïdes, le traitement doit si possible être interrompu.
Il s’agit de la maladie clinique causée par l’infection par le champignon dimorphique Sporotrix schenckii. Ce micro-organisme environnemental se trouve dans la matière organique du sol et les conidies fongiques sont inoculées de manière traumatique par des matières végétales, des griffures ou des morsures d’animaux (principalement de chats). Cette maladie est endémique en Amérique centrale et en Amérique du Sud – une épidémie a eu lieu au Brésil dans les 20 dernières années 20 – et elle est parfois observée en Amérique du Nord 2021. Il est important de noter que cette maladie est une zoonose et que ce sont le plus souvent les propriétaires qui sont infectés par une morsure ou une griffure de leur chat 20.
Chez les chats, les formes cutanées et lymphocutanées sont les plus fréquentes. La face et la tête sont couramment touchées, les lésions du chanfrein pouvant s’étendre jusqu’au planum nasal 21. La progression cutanée par voie lymphatique vers une forme disséminée est peu fréquente. L’évaluation rétrospective de 23 cas a permis de constater que presque tous les chats infectés avaient accès à l’extérieur; la plupart d’entre eux étaient auparavant en bonne santé sauf quelques-uns qui présentaient des comorbidités, notamment une infection rétrovirale, au moment du diagnostic 21.
L’infection peut être diagnostiquée par aspiration à l’aiguille fine et par cytologie, culture fongique et histopathologie 22. Le traitement par les antifongiques azolés (le plus souvent l’itraconazole) est généralement efficace, bien que l’iodure de sodium ou de potassium ait également été utilisé 22. Le traitement sera globalement poursuivi pendant plusieurs mois et pendant au moins 1 à 2 mois après la disparition des signes cliniques. Le pronostic est bon pour les formes cutanées et lymphocutanées mais il peut être moins favorable dans les cas systémiques.
La dermatite nasale idiopathique est un trouble rare, dont l’étiologie et la pathogénie sont inconnues, qui a été observé sur le planum nasal des chats bengals. Les animaux atteints ont généralement moins d’un an et seul le planum nasal porte des croûtes, des fissures et des ulcérations. Une étude portant sur 48 cas a rapporté que les chats affectés ne présentaient pas d’autres lésions cutanées ni d’autres maladies concomitantes 23. L’affection est généralement diagnostiquée par l’anamnèse et l’examen clinique.
Plusieurs traitements, dont la prednisolone orale, l’acide salicylique topique et le tacrolimus ont été essayés. Les comprimés de prednisolone et la crème à l’acide salicylique ont donné des résultats variables tandis que le tacrolimus topique semble le plus susceptible de conduire à une rémission clinique 23 ; certains chats présentent une amélioration spontanée. Le pronostic est bon à excellent puisque la plupart des chats affectés répondront au traitement.
Il s’agit d’une affection peu commune qui se manifeste principalement chez les chats adultes au pelage roux. Elle se présente sous la forme de lésions noires (mélanose maculaire asymptomatique), siégeant le plus souvent sur les lèvres, bien que le nez, les gencives et les paupières puissent également être touchés 24. Les lésions sont généralement plates, annulaires à ovoïdes, et leur diamètre est inférieur à 1 cm (Figure 6). La peau est profondément pigmentée mais pas irrégulière ; si les zones pigmentées peuvent s’élargir lentement avec le temps (Figure 7), elles n’évoluent pas en plaques ou en masses 24. Le diagnostic est généralement posé à l’examen clinique mais une biopsie sera effectuée si l’on craint un mélanome ; l’histopathologie montrera une mélanose marquée, en particulier dans les couches les plus profondes de l’épithélium. Comme il s’agit d’une affection esthétique, aucun traitement n’est indiqué.
Le vitiligo se produit lorsque la majorité des mélanocytes (cellules productrices de pigments) sont détruits dans une zone cutanée, mais il est rarement observé chez le chat. L’affection est multifactorielle : elle peut impliquer une susceptibilité génétique, une destruction à médiation immunologique ou des lésions oxydatives. Les signes cliniques incluent une dépigmentation symétrique des zones de peau glabres (leucodermie) et poilues (leucotrichie). Chez le chat, la perte de pigment peut s’observer autour des yeux, sur le nez, le bord des lèvres, les coussinets plantaires et les extrémités. Les autres régions du corps sont moins souvent touchées. Il n’y aura pas d’inflammation, d’érosion ou de formation de croûtes dans les zones touchées.25 Les cas cités dans la littérature sont limités et concernent des chats siamois, pour la plupart des femelles, jeunes ou d’âge moyen au moment du diagnostic 25. Celui-ci sera donc établi à l’examen clinique, chez un jeune chat siamois adulte présenté pour une perte de pigment, sans inflammation ni croûtes. Une biopsie est recommandée chez les chats qui ne correspondent pas à ce profil ou pour écarter des maladies telles qu’un lymphome cutané épithéliotrope, une carence nutritionnelle ou un lupus érythémateux discoïde précoce.
Le vitiligo est considéré comme un trouble esthétique chez le chat mais la dépigmentation autour des paupières et sur le nez peut favoriser l’apparition d’une kératose actinique ou d’un carcinome épidermoïde chez un chat autrefois pigmenté. Le traitement n’est pas recommandé.
Les lésions nasales externes chez le chat sont relativement rares mais le clinicien doit les aborder avec le même soin et la même logique que lorsqu’il étudie d’autres affections dermatologiques, en se rappelant que les signes nasaux externes peuvent faire partie d’un problème plus large. Les lésions seront différenciées par l’anamnèse et un examen clinique approfondis, la cytologie et éventuellement une biopsie. Discuter avec un vétérinaire dermatologiste peut être utile dans les cas plus difficiles ou compliqués.
Murphy S. Cutaneous squamous cell carcinoma in the cat: current understanding and treatment approaches. J Feline Med Surg 2013;15(5):401-407.
Dorn CR, Taylor DO, Schneider R. Sunlight exposure and risk of developing cutaneous and oral squamous cell carcinomas in white cats. J Natl Cancer Inst 1971;46:1073-1078.
Gross TL, Ihrke PJ, Walder EJ, et al. Epidermal tumors. In: Skin diseases of the dog and cat, clinical and histopathologic diagnosis. 2nd ed. Oxford, Blackwell Science Ltd 2005;562-600.
Hauck ML. Tumors of the skin and subcutaneous tissues. In: Vail DM, Withrow SJ (eds.) Withrow and MacEwen’s Small Animal Clinical Oncology. St Louis, Elsevier Saunders 2013;305-320.
Hammond GM, Gordon IK, Theon AP, et al. Evaluation of strontium Sr90 for the treatment of superficial squamous cell carcinoma of the nasal planum in cats: 49 cases (1990-2006). J Am Vet Med Assoc 2007;231(5):736-741.
Miller WH, Griffin CE, Campbell, KL. Miscellaneous Alopecias. In: Small Animal Dermatology 7th Ed. St. Louis, Elsevier Mosby 2013;554-572.
Caporali C, Albanese F, Binanti D, et al. Two cases of feline paraneoplastic alopecia associated with a neuroendocrine pancreatic neoplasia and a hepatosplenic plasma cell tumour. Vet Dermatol 2016;27(6):508-e137.
Nagata M. Mosquito Bites. In: Noli C, Foster A, and Rosenkrantz W (eds.) Veterinary Allergy. 1st ed. Oxford, John Wiley and Sons Ltd 2014;265-270.
Gross TL, Ihrke PJ, Walder EJ, et al. Ulcerative and crusting diseases of the epidermis. In: Skin diseases of the dog and cat, clinical and histopathologic diagnosis. 2nd ed. Oxford, Blackwell Science Ltd, 2005;116-135.
Scott DW, Miller WH, Erb HN. Feline dermatology at Cornell University: 1407 cases (1988-2003). J Feline Med Surg 2013;15(4):307-316.
Bizikova P, Burrows A. Feline pemphigus foliaceus: original case series and a comprehensive literature review. BMC Vet Res 2019;15(1):22.
Simpson DL, Burton GG. Use of prednisolone as monotherapy in the treatment of feline pemphigus foliaceus: a retrospective study of 37 cats. Vet Dermatol 2013;24(6):598-e144.
Jordan TJM, Affolter VK, Outerbridge CA, et al. Clinicopathological findings and clinical outcomes in 49 cases of feline pemphigus foliaceus examined in Northern California, USA (1987-2017). Vet Dermatol 2019;30(3):209-e65.
Gross TL, Ihrke PJ, Walder EJ, et al. Pustular diseases of the epidermis. In: Skin diseases of the dog and cat, clinical and histopathologic diagnosis. 2nd ed. Oxford, Blackwell Science Ltd 2005;4-26.
Irwin KE, Beale KM, Fadok VA. Use of modified ciclosporin in the management of feline pemphigus foliaceus: a retrospective analysis. Vet Dermatol 2012;23(5):403-e76.
Miller WH, Griffin CE, Campbell, KL. Viral, Rickettsial, and Protozoal Skin Diseases. In: Small Animal Dermatology 7th Ed. St. Louis, Elsevier Mosby 2013;343-362.
Hargis AM, Ginn PE. Feline herpesvirus 1-associated facial and nasal dermatitis and stomatitis in domestic cats. Vet Clin North Am Small Anim Pract 1999;29(6):1281-1290.
Mazzei M, Vascellari M, Zanardello C, et al. Quantitative real time polymerase chain reaction (qRT-PCR) and RNAscope in-situ hybridization (RNA-ISH) as effective tools to diagnose feline herpesvirus-1-associated dermatitis. Vet Dermatol 2019;30(6):491-e147.
Gutzwiller ME, Brachelente C, Taglinger K, et al. Feline herpes dermatitis treated with interferon omega. Vet Dermatol 2007;18(1):50-54.
Gremião ID, Miranda LH, Reis EG, et al. Zoonotic epidemic of Sporotrichosis: cat to human transmission. PLOS Pathog 2017;13(1):e1006077.
Crothers SL, White SD, Ihrke PJ, et al. Sporotrichosis: a retrospective evaluation of 23 cases seen in northern California (1987-2007). Vet Dermatol 2009;20(4):249-259.
Lloret A, Hartmann K, Pennisi MG, et al. Sporotrichosis in cats: ABCD guidelines on prevention and management. J Feline Med Surg 2013;15(7):619-623.
Bergvall K. A novel ulcerative nasal dermatitis of Bengal cats. Vet Dermatol 2004;15:28.
Miller WH, Griffin CE, Campbell, KL. Pigmentary Abnormalities. In: Small Animal Dermatology 7th Ed. St. Louis, Elsevier Mosby, 2013;618-629.
Tham HL, Linder KE, Olivry T. Autoimmune diseases affecting skin melanocytes in dogs, cats and horses: vitiligo and the uveodermatological syndrome: a comprehensive review. BMC Vet Res 2019;15(1):251.
Christina Gentry
Gulf Coast Veterinary Specialists, Houston, TX, États-Unis En savoir plus
Un collier élisabéthain ou collerette est souvent utilisé lorsqu'un chat se gratte mais il peut aussi nuire au bien-être de l’animal.
Le lymphome cutané félin est un cancer rare mais potentiellement mortel qu’il est justifié d’envisager lors du diagnostic différentiel de nombreux cas de dermatologie.
Le lymphome cutané félin est un cancer rare mais potentiellement mortel qu’il est justifié d’envisager lors du diagnostic différentiel de nombreux cas de dermatologie.
Faire le diagnostic différentiel et traiter des lésions cutanées sur le nez d’un chat peut être difficile.